J'étais tranquillement installée dans mon antre, l'antre de la Guérisseuse, quand je me rendis compte qu'il me manquait du trèfle. Mieux vaut prévenir que guérir ! Je me mis à contrôler toute mes réserves. Heureusement, j'avais tout ce qu'il me fallait en bonne quantité, sauf le trèfle. Par chance, il était facile à trouver. Par chance, aussi, il y avait très peu de malades et de blessés. Donc, j'avais bien le temps d'aller me réapprovisionner ! Je pénétra dans la clairière et la traversa de tout son long pour atteindre le tunnel d'ajoncs. En même temps, j'observais les autres chats. Les anciens racontaient des histoires à quelques apprentis. Les autres étaient partis s'entraîner en compagnie de leur mentor. Quelques guerriers revenaient de la chasse avec de bonnes proies appétissantes tandis que certains changeaient leur litière.
J'étais à l'entrée du tunnel d'ajoncs. Sans hésitation, j'y pénétrai, le traversai et m'engageai sur la piste qui menait à la combe sablonneuse. Je m'attardai un peu à l'extrémité de cette combe et observai deux apprentis qui se battaient, surveillés par leurs mentors respectifs. Ces derniers se retournèrent en sentant mon odeur. Je leur fis un signe de tête en guise de salutation et je repartis en quête de trèfle. Je savais où en trouver : dans le pré aux moutons. Je marchai en direction du pré aux moutons quand j'entendis un bruit, près de la pinède. Je humai l'air... Une souris... Je me mis directement en position de chasse, même si ce n'était pas le rôle des Guérisseurs de chasser. Mais je devais me rendre utile de mon mieux car les malades et blessés étaient rares, je le répète. Je rampai à pas feutrés vers le rongeur et je ne tardai pas à voir ma proie. En un feulement, je lui bondis dessus. Ma proie morte, je l'enterrai sous un sapin.
Je repris mon chemin. J'arrivai au pré aux moutons sans encombre. Je me faufilai sous la petite clôture qui séparait le pré de la forêt et m'approchai des ruminants. Ils ne faisaient même pas attention à moi... Ce que c'était bête, un mouton... Bon, passons ! Je m'approchai d'un carré de trèfle. Heureusement, les moutons ne l'avaient pas encore englouti ! Je m'apprêtais à prendre ces précieux trèfles quand j'entendis un bruit... Je me retournai et humai l'air, tous les sens en alerte. Mais l'odeur que je sentis était celle du clan du Tonnerre. Rassurée, je ne me faisais plus de soucis...